L’alternance vue par l’entreprise : Interview de Jonathan Barou, IT opération manager
Pour Jonathan Barou, IT opération manager chez Tyredating, fournisseur de solutions e-retail dans le domaine du pneumatique et de la maintenance automobile, l’alternance « est simplement une expérience humaine enrichissante pour les deux parties, entreprise comme étudiant ».
Quelle est l’activité de votre société et quelle est votre fonction au sein de cette entreprise ?
La société Tyredating est un fournisseur de solutions e-retail verticales dédiées au pneumatique et aux services de maintenance automobiles. Nous faisons essentiellement du développement web spécialisé en e-commerce, aussi bien pour des sites marchands que pour des sites vitrines.
Au sein de Tyredating, j’occupe la fonction d’IT opération manager : mon équipe gère toute la partie exploitation infrastructures et nos clients sont directement les personnes de la société.
Vous-même, avez-vous déjà travaillé en alternance durant vos études ?
Tout à fait ! Au départ, je n’étais pas sûr de vouloir suivre de longues études, j’ai donc d’abord commencé par un BTS informatique spécialisé en systèmes et réseaux, puis j’ai effectué une première année en alternance lors de ma licence. L’expérience m’a beaucoup plu, j’ai donc décidé de poursuivre ma formation jusqu’au bac +5 et j’ai changé d’entreprise chaque année afin de découvrir un maximum de choses, de réaliser des missions variées et de monter en compétences.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de recruter un alternant ?
Le recrutement d’un(e) alternant(e) est très intéressant lorsque l’entreprise a besoin de ressources, sans que le flux d’activité ne nécessite de recruter un salarié à temps complet. Économiquement, c’est un avantage indéniable.
J’éprouve aussi le souhait de rendre ce qui m’a été donné : mon expérience en tant qu’alternant m’a beaucoup apporté, je peux aujourd’hui transmettre à mon tour mes compétences et aider des étudiants à acquérir des réflexes et une posture de professionnel. Il m’est arrivé de travailler avec de jeunes diplômés issus de grandes écoles mais qui n’étaient pas passés par la case alternance et le constat est sans appel : ils sont peut-être très bien instruits d’un point de vue théorique mais concernant la pratique, ils manquent de savoir-faire, n’ont pas pu acquérir les codes de l’entreprise et sont donc moins armés pour s’intégrer dans le monde professionnel.
Enfin, ce que j’aime avec les alternants, c’est qu’ils apportent de la fraîcheur au sein de l’équipe. Étant donné qu’ils sont encore en formation, ils sont plus en alerte sur les évolutions technologiques et dans notre métier, c’est essentiel. Ils peuvent avoir des idées que nous n’avons pas encore eu l’occasion d’exploiter, et nous permettent ainsi d’évoluer.
Sur quels critères avez-vous sélectionné votre alternant ?
Bien qu’il soit là pour apprendre, il est tout de même important que l’alternant possède un minimum de connaissances et qu’il puisse s’appuyer sur un socle de compétences solide. Il doit se montrer actif, curieux, il est important qu’on sente la passion pour ce qu’il fait car c’est ce qui lui permettra de s’investir dans son travail et de progresser. Quand la passion est là, l’efficacité suit.
Selon vous, quels sont les avantages de l’alternance pour l’entreprise ? Et pour l’alternant ?
Pour l’entreprise, l’alternance permet de venir compléter une équipe qui a besoin de renfort à moindre coût. Le rapport investissement financier et production est imbattable. De plus, les jeunes viennent dynamiser l’équipe et c’est toujours enrichissant.
Pour les étudiants, j’irais jusqu’à dire qu’une période d’au moins six moins en entreprise devrait être obligatoire chaque année ! Sur le terrain, on apprend des choses que l’on n’étudie pas forcément en cours, tout évolue très vite dans l’informatique et c’est grâce à une pratique en entreprise que l’on peut rester à la page.
Se confronter à des problématiques techniques, travailler en équipe, être intégré à la vie d’entreprise, c’est de cette manière que l’on apprend vraiment le métier. De plus, l’alternant perçoit une rémunération qui lui permet de financer plus facilement ses études et c’est un véritable atout.
Que conseilleriez-vous à une entreprise qui aimerait se lancer dans le recrutement d’un alternant ?
Il faut bien garder en tête qu’un alternant n’est pas « un salarié à moindre coût ». Il peut être très bon, cela n’empêche qu’il a besoin d’être accompagné, guidé, ce qui nécessite un certain temps de présence de la part de son tuteur. Ce temps d’accompagnement n’est pas colossal mais il est essentiel car il garantit l’efficacité de l’alternant.
De plus, il faut anticiper le fait que l’entreprise pourrait être amenée à devoir recruter un salarié à temps plein, il est alors intéressant de faire appel à un ancien alternant qui est déjà passé par l’entreprise car il connaîtra l’équipe, la manière de travailler, les outils… L’alternance peut donc représenter un bon investissement sur le long terme.
Vous avez été alternant et vous êtes aujourd’hui tuteur, quel est votre regard global sur l’alternance ?
Je pense que l’alternance devrait être étendue à beaucoup de domaines car ça me semble incontournable pour apprendre un métier.
Les entreprises devraient aller à la rencontre des étudiants pour leur parler de leur métier mais aussi pour découvrir comment s’organisent les programmes de cours. L’informatique évolue sans cesse et les échanges entre l’école, les entreprises et les étudiants permettent de se concerter sur les besoins du terrain, ce qui est essentiel pour progresser ensemble efficacement.
Pour terminer, je peux dire que l’alternance est simplement une expérience humaine enrichissante pour les deux parties, entreprise comme étudiant.
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